SYNDICAT SUD SANTE SOCIAUX 35

LE CHU DE RENNES PREND POUR MODELE LA SOCIETE GENERALE !!!

lundi 11 janvier 2016 par Sud CHU Rennes

Avec la masse d’investissements en cours pour construire de nouveaux bâtiments (Centre de Soins Dentaires, plateau technique multimodal à la place de l’ancien CUR…) la trésorerie du CHU serait « fragilisée ». Fidèle à sa réputation d’étrangleuse du service public, l’ARS vient en outre de refuser une aide de 12 millions d’euros. La Direction du CHU choisit donc d’aller chercher des financements ailleurs, et de « se recapitaliser ses capitaux propres (sic) ! » (voir extrait ci-dessous).

Les emprunts toxiques étant désormais trop surveillés, la Direction du CHU décide donc d’émettre un « emprunt obligataire » pour 24 millions d’euros…

Rapport de présentation du PGFP 2015-2019 au CTE - Extrait (p. 2)

Autrement dit, au lieu de contracter un emprunt de gré à gré avec une banque, le CHU va directement « vendre sa dette » à la bourse, avec une notation faite par agence, comme un état ! Et comme un état, elle pourra faire l’objet de toutes les spéculations agressives ! « Rien de plus normal, c’est ce que fait la Société Générale pour se financer, donc pourquoi pas nous ? », nous répond la direction des Finances du CHU de Rennes …

Il est rassurant de savoir que le modèle de nos Directeurs est cette banque qui a perdu 4,8 milliards d’euros en cautionnant, si ce n’est en dissimulant, les activités de spéculation d’un certain Jérôme Kerviel.

Comment cette opération scandaleuse est-elle possible ? Dans la foulée de la révélation du scandale des emprunts toxiques qui asphyxient collectivités locales et hôpitaux publics, et au lieu d’en tirer les leçons qui s’imposent en matière de réforme du financement hospitalier, les gouvernements ont au contraire choisi de franchir encore un pas dans la financiarisation du service public.

Désormais, par l’intermédiaire d’un Groupement de Coopération Sanitaire (GCS), arme de restructuration massive inventée en 1996 par les ordonnances Juppé de sinistre mémoire, les établissements publics de santé adhérents vont pouvoir "créer" leur dette sous la forme d’emprunts obligataires. Ce GCS, opportunément dénommé "CHU de France Finance", permet de mutualiser les émissions, alors qu’auparavant de gros établissements comme l’APHP, s’étaient lancés seuls dans l’aventure.

C’est donc par ce biais que le CHU de Rennes va chercher à se "recapitaliser", comme l’indique l’expression employée en instance, dans des conditions d’ailleurs dont la légalité mériterait d’être examinée d’un peu plus près...

Après avoir pataugé dans le marécage des emprunts toxiques, les directions avaient expliqué au Ministère leur totale incompétence et amateurisme en matière de produits financiers, afin d’expliquer pourquoi elle s’étaient faites rouler dans la farine par Dexia et consorts. Avec ce GCS, les directions financières, flattées dans leur imaginaire libéral, continuent donc de jouer au "loup de Wall Street" ! Mais n’est-ce pas la caractéristique de la folie que de s’imaginer répéter mille fois la même opération qui conduit au désastre et un jour d’en obtenir un résultat différent ?

Depuis, on lit ce genre de prose sur des sites de Centres Hospitaliers Universitaires :

"La note Aaa, reflet de l’excellente appréciation par Moody’s de la qualité de signature des membres du groupement, le succès de la première émission réalisée en 2009, ainsi que le contexte de marché, ont permis de placer ce nouvel emprunt obligataire, le 15 avril, au taux attractif de 3,69 %, soit à mid-swap 10 ans plus 40 Bps et 25 Bps au-dessus de l’OAT dix ans."

Tout cela ne sonne pas exactement service public et intérêt général.

Mais au-delà de l’aspect "apprenti sorcier", c’est l’argent de notre Sécu qui servira à rembourser tous ces emprunts et qui continue d’être livrée à la spéculation sur « les marchés financiers » (fonds de pension, hedge funds...) Au Comité Technique d’Etablissement du mardi 8 décembre, nous avons dénoncé cette poursuite de la privatisation brutale de notre système de santé public et la perte progressive de son indépendance face aux marchés financiers.

Ce dont l’Hôpital Public a besoin, ce n’est pas d’opérateurs de marchés, mais d’un financement moderne, à 100% par une Sécurité Sociale renforcée. Voilà le vrai choix de société alternatif pour lequel le syndicat SUD se bat sans relâche !


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