SYNDICAT SUD SANTE SOCIAUX 35

CHU : Bienvenue dans la "Start-Up #CHU" !!

jeudi 11 juillet 2019 par Sud Santé Sociaux 35

Compte Rendu du CTE du 17 juin

L’instance du mois de juin est souvent l’occasion de revenir sur l’année écoulée, à travers la présentation de rapports obligatoires : rapport de la Médecine du Travail, Bilan du Plan de Formation, Comptes financiers définitifs, Rapport d’Activité… L’occasion pour SUD de dénoncer l’absurdité du financement des hôpitaux, ainsi que le vernis managérial servant à enrober tout cela.

PLUS ON TRAVAILLE, MOINS ON EST FINANCÉS, MOINS LES HOSPITALIERS SONT PAYÉS !

C’est le piège de la Tarification à l’Activité : Pour « maîtriser » les dépenses hospitalières, les tarifs hospitaliers baissent un peu plus tous les ans ! Traduction au CHU : notre activité a augmenté de près de 6%... mais sa rémunération a seulement augmenté de... 2,3% !

Pas étonnant alors que pour financer la différence, la Direction ait recours depuis des années au travail gratuit. Les heures supplémentaires effectuées par le personnel non récupérées et non payées représentent une dette de près de 6 millions d’euros cumulés et non versés aux salariés.

Or ces 6 millions d’euros n’apparaissent pas dans les comptes qui nous sont présentés en instances (ils sont dans des … « annexes » nous dit-on)… Quel sens, quelle analyse peut-on donner à ces comptes prétendument à l’équilibre, voire excédentaires, à force de non remplacements, de rappels à domicile ? Alors que la direction nous martèle toute l’année que nous travaillons sous la menace permanente d’un déficit, l’ARS débloque, d’un coup de baguette magique, une « aide » d’un million d’euros en fin d’année ! Pourquoi ne pas l’attribuer d’emblée, si ce n’est pour faire culpabiliser le personnel et le contraindre.

Vos représentants du syndicat SUD ont voté contre cette présentation des comptes du CHU, et ont demandé que l’excédent budgétaire de 2 millions d’euros soit réinjecté dans des moyens en personnel, et non pas, encore une fois, en provisions pour investissement.

L’ « EXPÉRIENCE PATIENT »… OU LE CHARABIA MANAGERIAL

La présentation du rapport d’activité du CHU, a donné lieu à un long texte censé servir de vitrine qui présente le CHU sous son plus bel aspect. Nous y apprenons ainsi que la Direction a « l’expérience patient pour guide », et fait évoluer la relation « soignant-soigné » vers un « partenariat avec le patient »… comme si nous étions dans une relation égalitaire, dans la relation de soin avec les patient.e.s… comme si la prise en charge d’une maladie, une intervention chirurgicale, une prise en charge aux urgences, un séjour en gériatrie induisait une relation de partenariat entre le personnel soignant et les patients !

La réalité, autrement dit dans la vraie vie, c’est une autre paire de manches ! Le supplice des 48 heures sur des brancards dans couloirs des urgences, des chambres d’hospitalisation sans douches en maternité… Tu parles d’un partenariat ! Une année de lutte pour faire respecter les droits des patient.e.s face à la facturation abusive des chambres particulières ! Il est où le partenariat ? Commençons par respecter la dignité de nos patient.e.s plutôt que de fantasmer sur ce type de concepts qui ne peut pas être généralisé ainsi pour dissimuler une réalité alarmante !

Par contre, parlons un peu de « l’expérience salarié »… la direction est moins enthousiaste pour s’en préoccuper. Le rapport de la Médecine du Travail pointe une augmentation des consultations pour « burn out ». Nous accompagnons de nombreux collègues dans des situations de souffrance au travail et nous constatons que la Direction fait tout son possible pour ne pas la reconnaître, et la rendre invisible.

Nous avons également rappelé, outre le travail gratuit dénoncé plus haut, le scandale de la politique de rappels à domicile : Une utilisation frauduleuse de nos données personnelles, une incursion de l’employeur dans notre vie privée, une pression psychologique insupportable, qui nous met en difficulté ainsi que nos familles… C’est l’expérience « Fonctionnaire »… La Direction ne nous répond pas qu’elle a le droit de le faire… elle nous répond seulement qu’elle n’a « pas de calendrier » pour mettre fin à ces pratiques d’un autre temps et condamnable par les tribunaux.

#NOUVEAU CHU POUR UNE #NOUVELLE VIE ?

DEVINEZ QUI VA PAYER LA FACTURE ?

Un autre calendrier flou, sur lequel nous avons demandé des comptes, est celui du chantier du futur nouveau CHU, ou « #Nouveau CHU », comme l’appellent les docs présentés en instance. La réunification Hôpital Sud / Pontchaillou, malgré l’enthousiasme débordant manifesté par la Direction, reste pour l’instant un vœu pieu. Le dossier de financement partiel traîne encore au niveau du comité ministériel…

On sait d’ores et déjà que s’il est validé, il faudra en financer nous-même la majeure partie par le recours massif à l’emprunt… Les remboursements et les intérêts à payer pèseront très lourd dans les charges financières du CHU et il faudra les compenser par des « gains de productivité ». Comprenez suppressions de lits, compression du personnel et augmentation de l’activité ambulatoire à marche forcée… pardon, « mutualisation des moyens et optimisation des process ».

MARIAGE FORCE AVEC EUGENE MARQUIS

Le projet de réunir à cette occasion une partie de nos activités de cancérologie avec celles du Centre Eugène Marquis dans le cadre d’un « Institut Régional de Cancérologie », dans un nouveau bâtiment prévu sur le parking du Bâtiment des Ecoles, fait partie là aussi des inconnues majeures.

Nous savons qu’Eugène Marquis s’est fait forcer la main par le CHU et l’ARS Bretagne. Le montage juridique pour l’attribution du terrain et la construction du bâtiment est encore extrêmement incertain. Ne parlons même pas des transferts et/ou suppression de personnels inévitables entre le CAC et le CHU.

SURTOUT, EVITER DE DEMANDER L’AVIS DES AGENTS !!

Enfin, nous avons tenté de leur faire comprendre qu’il était hors de question que se reproduisent les désastres du BMT, du CUR et du bâtiment du SAMU, avec les difficultés de fonctionnement constatés dès leur ouverture. Si la direction souhaite vraiment une réalisation aboutie, elle ne doit pas se limiter à une consultation qui reste dans l’ « entre soi ».

Il est nécessaire de recueillir les remarques et propositions des personnels de catégorie B et C. Les instances (CTE, CHS-CT) doivent aussi être consultées en amont sur la disposition des locaux, des services et les organisations de travail, avant que tout ne soit bouclé et définitif. On ne pourra alors que constater l’ampleur des dégâts. Le peu d’enthousiasme manifesté par la Direction interpellée pendant ce CTE sur cette nécessaire ouverture de la réflexion à l’ensemble des salariés laisse imaginer le pire concernant le résultat…

SALARIÉS, NI PARTENAIRES NI EXPERTS.
IL NE FAUT QUAND MEME PAS POUSSER !


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