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Fresques à caractère sexiste, raciste et pornographique au CHU de Rennes.

mardi 9 novembre 2021, par Sud Santé Sociaux 35

SUD Santé Sociaux est depuis sa création un syndicat qui se bat contre le sexisme, le patriarcat, le racisme et toutes les formes de discrimination. les derniers débats du Congrès national de Guidel ont renforcé ce positionnement en réinscrivant ces principes dans les résolutions et les orientations de notre syndicat.

Depuis 2015, la section SUD du CHU de Rennes se bat contre le sexisme au sein du CHU de Rennes. Une charte de lutte contre le sexisme a été élaborée et adoptée à l’initiative de SUD Santé en 2016, mais il y a encore du chemin à parcourir. En effet, il reste au sein de notre établissement des stigmates de cette culture « carabine » : Des « fresques » résolument sexistes, homophobes et racistes ornent en effet toujours les murs de l’internat du CHU de Rennes sur le site de Pontchaillou.

Notre organisation syndicale a alerté la Direction sur ce point depuis maintenant plus de 5 ans... Rien ne bouge.

L’employeur a l’obligation de protéger la santé physique et mentale de ses salarié-e-s (article L. 4121-1 du Code du travail), donc du harcèlement sexuel. Ainsi, la loi 83-634 portant Statut Général des Fonctionnaires, article 6bis, rappelle que :

« Aucun fonctionnaire ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant. »

Les fresques représentées sur tous les murs de l’internat de l’Hôpital de Pontchaillou sont du harcèlement sexuel : il s’agit en effet de dessins et graphitis à caractère pornographique, humiliant et dégradant auxquels les personnels médicaux et non médicaux sont confronté-e-s de façon quotidienne. Ceci dès qu’ils prennent leur poste de travail pour les uns ou vont se restaurer pour les autres.

Ces fresques entretiennent des stéréotypes de genre et banalisent les situations de harcèlement sexuel et de violences sexuelles, en opposition complète avec la charte contre le sexisme qui a été validée dans différentes instances et aux plaquettes distribuées sous la responsabilité de la direction aux professionnels médicaux et non médicaux du CHU.

Le harcèlement sexuel ne doit pas forcément s’entendre comme un agissement sexuel direct sur la victime mais s’étend à toute contrainte exercée sur une personne par un environnement professionnel dans lequel se répètent des comportements déplacés à connotation sexuelle et qui dégradent les conditions de travail de la personne qui ne souhaite plus les subir.

Pour information, en février 2017, la cour d’appel d’Orléans a condamné un employeur pour harcèlement sexuel, considérant que « Le harcèlement sexuel peut consister en un harcèlement environnemental ou d’ambiance, où, sans être directement visée, la victime subit les provocations et blagues obscènes et vulgaires qui lui deviennent insupportables (1) ».
Cette situation caractérise ainsi un délit pénal.

En effet, d’après le Code Pénal : “Le harcèlement sexuel est le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle qui, soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante“.

Pour toutes ces raisons, il appartient à la Direction de faire cesser immédiatement ces discriminations et ces situations de violence. Pour cela, l’arrêt du harcèlement environnemental ou d’ambiance est un préalable indispensable, tout comme l’est l’information sur le harcèlement sexuel.

Malgré l’engagement annoncé en 2018 de supprimer ces fresques (CHSCT - 12 juin 2018), force est de constater qu’elles sont toujours là.

Un document sous forme de diaporama a été présenté au CHS-CT de coordination du 15 juin 2021. La direction a également été interpellée par notre organisation syndicale sur ce sujet au Conseil de Surveillance du 5 octobre 2021 (en présence de Madame Nathalie Appéré / maire de Rennes)

Nous demandons dans les plus brefs délais le retrait de toutes les fresques ayant un caractère dégradant et humiliant de l’internat de Pontchaillou du CHU de Rennes.

Nous demandons également que des actions de sensibilisation sur le harcèlement sexuel soient menées auprès du personnel de l’hôpital : par exemple, la diffusion d’une lettre d’explication sur le retrait des fresques et sur la définition du harcèlement sexuel, ainsi que sur les droits des victimes et les personnes ressources.

Vous trouverez en illustration de cet article deux exemples (floutés) de ces fresques qui sont une vingtaine (sans compter les graphitis obscènes)...

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