Accueil > Sud Santé Sociaux 35 > Dernières nouvelles > Après les retraites, le MEDEF veut liquider notre Sécu
Après les retraites, le MEDEF veut liquider notre Sécu
jeudi 6 janvier 2011, par
Grisé par leur premier succès lors de la contre-réforme des retraites, les lobbyistes du MEDEF ne comptent pas en rester là. Pourquoi en effet se contenter de piller une seule branche de la Sécu, la branche vieillesse quand on peut dépecer les quatre à la fois ?
Le journal en ligne MEDIAPART publie ainsi une note de travail invraisemblable du syndicat - ou plutôt du cartel - des patrons, intitulée de manière incroyablement hypocrite : « confortons notre système d’assurance maladie ».
L’obsession de ce texte est la réduction des prestations sociales aux français : bouclier sanitaire, panier de soins, limitation des ALD et « responsabilisation » des usagers...
Mais le gros morceau intervient page 21, où le MEDEF reprend à son compte l’explosion pure et simple de la Sécu telle que l’a imaginée le Conseil de la Résistance.
Déjà rognée en partie par les mutuelles, le MEDEF se prend à rêver d’un système à 3 étages :
- un premier niveau constitué des restes de la Sécu solidaire et égalitaire, pour financer un minimum de soins et rester juste au dessus des pays du Tiers-Monde.
- Un deuxième niveau, celui de la Mutuelle Complémentaire, tel que nous le connaissons actuellement, mais avec un champ étendu...
- Un troisième et dernier niveau serait, lui, du domaine de l’assurance privée pure et dure... que le MEDEF appelle « libre », c’est à dire un joli euphémisme pour dire « réservé à ceux qui en auront les moyens » !
Évidemment, ce déplacement des compétences ne peut que s’accompagner d’un transfert massif des ressources de la Sécu, actuellement hors des lois du marché, vers des sociétés privées lucratives. Jackpot en vue pour les marchés financiers, donc...
Si ce programme, prévu pour l’après 2012, est inquiétant pour tous les français, il l’est tout particulièrement pour le monde de la Santé, publique ou privée. Actuellement principalement financé avec les ressources de la Sécu, nous deviendrions en quelque sorte salariés indirects de ces grands groupes financiers, avec leurs exigences de rentabilité et d’industrialisation du soin.