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Hébergement et accompagnement de l’urgence sociale : Grève reconductible à partir du lundi 29 octobre 2012

mardi 23 octobre 2012, par Sud Santé Sociaux 35

Sud Santé Sociaux 35 a déposé un préavis de grève reconductible à compter du lundi 29 octobre. Il s’agit d’un mouvement de grève qui touche les professionnels et les structures travaillant dans l’hébergement et l’accompagnement de l’urgence sociale.

Les revendications portent sur :

  • L’attribution des moyens nécessaires pour faire face à l’augmentation des personnes accueillies. Le manque de moyens actuels contribue à l’impossibilité de réaliser correctement les missions qui nous sont confiées.


Un rassemblement est prévu à la préfecture Beauregard à partir de 13h

Pour tout contact une adresse mail : capush35@laposte.net

Communiqué de presse du collectif CAPUSH

CAPUSH 35
Collectif des Acteurs et Professionnels de l’Urgence Sociale et de l’Hébergement Ille et Vilaine.

Ce collectif est né de la rencontre de travailleurs sociaux autour de la question des moyens donnés aux structures d’urgences et d’accompagnement en direction des personnes avec des difficultés face au logement. Le 2 août 2011 ils se sont retrouvés pour dénoncer cet état de fait : des gens dorment à la rue, des personnes se voient répondre « il n’y a plus de place », d’autres ne sollicitent plus les services d’urgence car ils connaissent déjà la réponse.

Aujourd’hui, nous, professionnels et acteurs de ce secteur du travail social, décidons d’informer les gens sur leurs droits et sur l’illégalité de la situation. Faire tourner de façon artificielle les personnes sur les différents hébergements d’urgence, dire qu’il n’y a pas de place d’hébergement est illégal. Cela crée une situation de stress supplémentaire pour les personnes accueillies souvent déjà fragilisée par une situation de vie difficile voir traumatisante ! Un tract est à destination des personnes se trouvant en situation de Non logement. Il rappelle le cadre de la loi et prévoit une solution de recours !
Un autre présente la situation actuelle de l’hébergement d’urgence et de l’accompagnement social sur l’Ille et vilaine.

DES CHIFFRES :
Au niveau national les fonds pour l’insertion ont diminué de 35% en 2009, l’urgence sociale a subi en 2010 une restriction de moitié de ses budgets et en 2012 à nouveau 15 % pour l’insertion et 10 % pour l’hébergement.

En Ille et Vilaine : L’association Foyer Saint Benoît Labre depuis janvier 2012, ce sont 39 018 appels « décrochés » par les écoutant du 115 soit une augmentation des appels de 34,10% par rapport à la même période de l’année 2011 (janvier à fin Août).Ces appels ont donné lieu à 12 134 demandes d’hébergement d’urgence mais seulement 40% de ces demandes ont obtenu une réponse positive.

L’Association pour l’Insertion Sociale (AIS) subit une baisse de 150000 euros pour les Centre d’Hébergement d’Urgence et de réinsertion social (C.H.R.S.) ADSAO à Rennes et les Tertres Noirs à Vitré.

Le Goéland à Saint Malo subit une baisse de 70000 euros de son budget pour 2011 et 2012.

L’APE2A à Fougères connaît une baisse de 9% de son budget en 2012 après une baisse de3,71% en 2011

Pour la SEA35 Différents services du Pôle précarité Insertion subissent des baisses de budget :

Domino- Sortir de la rue, service d’accompagnement de jeunes en errance est sur la sellette car les dotations de l’état diminuent chaque année. Résultat : le service est sur le point de fermer et les accompagnements engagés doivent s’arrêter.

L’ABRI, centre d’hébergement d’urgence de la SEA35 a vu sa capacité d’accueil
passer de 26 à 21 places en cours d’année suite à l’annonce de la DDCSPP d’une
réduction par rapport au budget annoncé initialement.
Motif invoqué : la moitié de la population accueillie est étrangère, le coup d’une nuitée sera donc revu à la baisse !!! Non, Non, vous ne rêvez pas...36 euros pour un résident européen, 15 euros pour un « étranger ».

COALLIA (ex AFTAM) : Un flux en constante augmentation sans moyens matériels et humains pour accueillir les personnes de façon acceptable et digne.

Nous revendiquons des moyens en adéquation avec les demandes nombreuses et justifié d’hébergement d’urgence sur le territoire de l’Ille et Vilaine.
Nous souhaitons rappeler à l’état ses obligations dans le cadre de la loi de lutte contre les exclusions de 1998 ainsi que la loi du 5 mars 2007 (loi n°-290) instituant notamment le droit au logement opposable.

Nous refusons de gérer la pénurie et appelons chacun à prendre les mesures qui lui sembleront adéquate pour faire valoir ses droits.

Nous exigeons des moyens conséquents en terme de logements et/ou d’hébergements adaptés aux situations individuelles rencontrées dans nos associations.

ARTICLES L 345-2-2 ET L 345-2-3 DU CODE DE L’ACTION SOCIALE ET DES FAMILLES :
« Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence. » « Cet hébergement d’urgence doit lui permettre, dans des conditions d’accueil conforme à la dignité de la personne humaine, de bénéficier de prestations assurant le gîte, le couvert et l’hygiène, une première évaluation médicale, psychique et sociale, réalisée au sein de la structure d’hébergement ou, par convention, par des professionnels ou des organismes extérieurs et d’être orienté vers tous professionnels ou toutes structures susceptibles de lui apporter l’aide justifiée par son état, notamment un centre d’hébergement et de réinsertion sociale, un hébergement de stabilisation, une pension de famille, un logement-foyer, un établissement pour personnes âgées dépendantes, un lit-halte-soins-santé ou un service hospitalier. »

« Doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée. Cette orientation est effectuée vers une structure d’hébergement stable de soins, ou vers un logement, adapté à sa situation. »